30 septembre 2025

Sections départementales

La dépense d’éducation largement surévaluée dans les comptes publics.

Officiellement, la dépense publique d’éducation représente 5,4% du PIB en 2020 soit une valeur de 81,3 Mds d’euros pour 2023, donné comme le premier poste budgétaire de l’Etat. Or un rapport présenté par l’IPP (Institut des Politiques Publiques, fondé par un groupement d’écoles nationales d’économie et de statistiques dont l’Ecole d’Economie de Paris) démontre que ce montant est largement surestimé du fait de conventions comptables qui faussent la réalité du budget.

Du fait du déséquilibre entre actifs/ves et retraité.e.s dans la fonction publique, lié à la stagnation des effectifs et au gel durable des salaires (1,14 cotisants pour 1 retraité, contre 1,74 pour l’ensemble des régimes), le régime retraite de la fonction publique est très déficitaire. L’Etat prend donc en charge ce déficit par une contribution spécifique intégrée au budget des ministères et donc notamment celui de l’Education nationale. Mais cette contribution, bien sûr, ne correspond en rien aux dépenses réelles d’éducation.

Si on corrige les comptes, on constate que la dépense éducative de l’Etat en 2023 n’était pas de 81,3 Mds d’euros mais de 70,7 Mds, soit 5% du PIB et non 5,4%, loin derrière des pays comme la Norvège avec 6,5% du PIB, la Grande-Bretagne 6,2% ou même les Etats-Unis 5,8%. Par exemple la dépense par élève dans le second degré n’est pas de 11320 € comme annoncé mais de 10334 €.

Le 25 août dernier, François Bayrou avait dénoncé comme une « faiblesse » à corriger, les insuffisances de l’Education nationale qui, « en dépit des efforts considérables, y compris de moyens, qui ont été faits, (…) est, dans les classements internationaux, à la place où nous ne voudrions pas la voir  ». En réalité la dépense intérieure d’éducation est largement surévaluée et ne suffit pas aux besoins et aux ambitions du pays en matière de formation pour le futur et d’égalité de traitement des jeunes de toutes les catégories sociales. Ce, alors que la baisse du nombre d’élèves pourrait être l’occasion de rebattre les cartes et donner plus à tous et toutes.
Comme le résume l’économiste Julien Grenet (Le Monde, 1 sept. 2025), « le discours politique consiste à dire que l’on dépense beaucoup pour peu de résultats. Il serait plus juste de dire qu’on dépense modérément pour des résultats moyens  ».