Le projet présenté par le Conseil départemental 35 est à revoir. En l’état, il amènerait à plusieurs situations explosives et ne résoudra pas la question de la mixité scolaire. Il risque au contraire d’aggraver la ségrégation dans les établissements et d’amplifier la fuite vers les établissements privés. Il amènerait de plus à une augmentation des effectifs dans les collèges spécifiquement dans les zones d’éducation prioritaire, sans pour autant répondre au défi posé par la démographie rennaise.

La FSU demande au Conseil départemental de surseoir à sa décision afin de pouvoir laisser le temps à une véritable concertation et à une réflexion approfondie permettant d’aboutir à un projet viable partagé par le plus grand nombre, sans que le préalable soit la fermeture du site de Malifeu. Il faut associer le monde de la recherche afin d’évaluer les impacts des changements de secteurs, d’affiner les projections démographiques.
Il faut savoir faire preuve de l’expertise des acteurs de terrain que sont les personnels des établissements scolaires, a fortiori celles et ceux qui enseignent en zone d’éducation prioritaire. La ville de Rennes connaissant de forts bouleversements urbains, il est temps de réinterroger la politique d’implantation des collèges qui s’est developpée depuis les années 70 sans une réflexion autour de la question de la mixité sociale. La ville doit pouvoir agir aussi sur la situation dans le 1er degré en agissant sur les implantations des écoles, leurs effectifs et, à moyen terme sur une poltique d’habitat favorisant la mixité sociale.

L’Éducation nationale doit réinterroger sa politique de lutte contre l’échec scolaire, les moyens en éducation prioritaire sont insuffisants, il faut réduire drastiquement les effectifs pour les amener à 16 èlèves par classe que ce soit dans les écoles primaires ou dans les collèges. Dans l’immédiat les dispositifs REP+ doivent être étendus.

Enfin, il est grand temps que la Nation s’interroge sur ce paradoxe : comment peut-on financer des écoles privées qui, de fait, organisent la ségrégation sociale et d’autre part faire le constat de l’impact très négatif de cette ségrégation sur la réussite de tous.

Article1 : Mixité dans le département et les collèges rennais
Article 2 : Plan accueil collégiens : projets du Conseil départemental
Article 3 : Ségrégation scolaire et politique de l’éducation
Article 4 : Point de vue des enseignant-es des secteurs concernés
Article 5 : Effectifs dans les collèges : le CD 35 renie ses propres travaux
Article 6 : Bilan des expérimentations « mixité sociale » du CD35
Article 7 : Resectorisation, mixité et 1er degré
Article 8 : Point de vue de parents d’élèves de l’APE de Chantepie
Article 9 : Le conseil départemental et la démocratie
Article 10 : Conclusion